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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, iv.

brane est placée une autre membrane plus mince appelée allantoïde, qui s’ouvre dans la vessie du fœtus et laisse s’accumuler en elle jusqu’à la naissance ce qu’on peut appeler l’urine du fœtus. Cette membrane est recouverte circulairement par le chorion, lequel tapisse intérieurement toute la matrice (cf. chap. v, p. 141-2), afin qu’elle ne soit pas en contact immédiat avec son contenu5 et c’est par cet intermédiaire que le fœtus est rattaché à la matrice[1].

À chaque orifice des vaisseaux qui pénètrent dans la matrice, et par lesquels y était porté le sang menstruel, naît à l’époque de la gestation un autre vaisseau, artériel à l’orifice de l’artère, veineux à l’orifice de la veine, de sorte que les vaisseaux engendrés sont égaux en nombre aux orifices qui aboutissent dans la matrice. Ils sont rattachés les uns aux autres par une membrane mince, mais forte, qui adhère extérieurement à tous les vaisseaux et s’insère sur les parties intérieures de la matrice. Cette membrane s’étend en double sur toutes les parties de la matrice situées entre les orifices des vaisseaux (voy IV, xii ; t. I, p. 334) ; elle se prolonge et s’avance avec tous les vaisseaux mentionnés, revêtant de ses deux parties la moitié de chacun d’entre eux, en sorte que cette double membrane est pour les vaisseaux un abri, une protection et un lien qui unit les vaisseaux entre eux et avec les matrices. Chacun des vaisseaux est petit au moment où il sort de la matrice, comme sont les extrémités des racines d’un arbre enfoncées dans la terre. Peu à peu en avançant ils se rapprochent et s’unissent, et de deux vaisseaux n’en forment plus qu’un seul ; puis il y a une nouvelle jonction entre deux vaisseaux semblables. Cette union progressive ne cesse que quand tous lès petits rameaux sont confondus en deux grands vaisseaux qui comme des troncs pénètrent dans le fœtus par la région ombilicale. On y trouve en tout quatre vaisseaux, deux artères et deux veines[2], aucune jonction

  1. Voy. Hoffm., l. l., p. 335 et 336, et Dissert. sur l’anatomie, touchant les membranes de l’œuf et les vaisseaux du fœtus. — Cf. aussi Greenhill, Ad Theophil., p. 332 et 333.
  2. Chez l’homme il n’y a qu’une veine dans le cordon ombilical ; mais chez les mammifères il y en a deux. Voy. Haller, Phys. XXIX, iii, § 18 ; t. VIII, p. 220, et la Dissert. sur l’anatomie.