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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/20

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, iii.

C’est pourquoi personne ne nous accusera si, à ce propos, nous présentons des remarques générales. Souvent, en effet, nous avons déjà dit que nous ne traitons qu’une fois chacune des questions générales et que nous nous bornons à les rappeler dans les cas particuliers, de façon à donner à notre ouvrage le plus de brièveté possible. C’est donc ainsi que précédemment (cf. XI, v, t. I, p. 660, et Mouvement des muscles, I, ii et iii) nous avons suffisamment expliqué que certains muscles se terminent en un grand tendon, que certains autres aboutissent par leurs parties charnues aux membres qu’ils meuvent au moyen de nombreuses et petites languettes tendineuses. C’était là un enseignement sur ce qu’il y a de commun et de général ; enseignement auquel nous avons ajouté l’exposition de quelques-uns des cas particuliers.


Chapitre iv. — De l’importance de l’articulation de la tête avec le cou ; gravité des lésions de cette partie à cause du voisinage de la racine des nerfs. Ce voisinage même est la cause de la solidité de cette articulation. — Conditions de cette solidité : assemblage des os, des ligaments et des muscles. — Moyens employés par la nature pour procurer à la tête des mouvements directs d’avant en arrière et des mouvements obliques de circumduction. — Nécessité de deux articulations et de deux genres de mouvement, subdivisés chacun en deux espèces.


Revenant à l’articulation de la tête avec le cou, laquelle est le sujet de nos explications, examinons l’art que la nature a déployé à son égard. Car il convient, je pense, que, comme toutes les autres, celle-ci ait été disposée eu égard à son importance et à son mérite. Or cette articulation est si importante pour les animaux que, seule entre toutes, elle ne pourrait supporter, même pendant un très-court instant, je ne dis pas une luxation considérable, mais une inflexion quelconque (voy., plus loin, chap. x, p. 28-30). Aussitôt, en effet, l’animal perd la respiration ; il devient aphone, immobile et insensible (voy. ch. v, p. 13), attendu que la racine même des nerfs est atteinte ; car l’encéphale est le principe des nerfs, et l’âme pensante y sème comme dans un champ[1].

  1. Le texte vulgaire porte : καὶ τὰ πάθη εἰς αὐτὸν φέρει οἷον εἰς ἄρουράν τινα τῆς λογιστικῆς ψυχῆς. Mais la vraie leçon (et il est facile d’expliquer par la paléographie comment celle que je viens de reproduire s’y est substituée) est donnée par