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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/28

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, vii.

un être bienfaisant n’a aucune espèce d’envie) ; mais il est naturellement prêt, au contraire, à protéger et à embellir toutes choses : de même nous, tout en n’ignorant pas que ce livre sera livré aux mille calomnies, aux mille insultes de gens sans intelligence et sans instruction, comme un enfant orphelin tombé aux mains d’hommes ivres, nous nous efforçons néanmoins d’écrire en vue de ces personnes si peu nombreuses, qui sont capables d’écouter avec fruit et de juger nos paroles. C’est pour elles assurément que nous parlons maintenant en reprenant la suite de notre discours.


Chapitre vii. — Galien, donnant quelque trêve aux détracteurs de la nature, revient aux articulations de la tête avec les vertèbres et aux mouvements qui en résultent. — De la seconde vertèbre, et particulièrement de l’apophyse odontoïde ; de son articulation avec l’atlas et avec l’occipital. — Admirable prévoyance de la nature dans la disposition de ces articulations, et plus spécialement de l’apophyse odontoïde.


Comme chacune des vertèbres entoure circulairement la moelle épinière qui possède cette puissance si étendue et si considérable dont nous avons souvent parlé (voy. particul. livres VIII et IX) ; il n’était pas possible de créer lâche ni l’articulation de la tête avec les premières vertèbres, ni l’articulation des vertèbres entre elles. On ne devait donc chercher là ni cavités grandes et exactement rondes, ni têtes sphériques, ni ligaments minces, ni muscles faibles, ni une seule articulation. Mais s’il faut que l’articulation soit double (or, c’est là qu’a commencé notre digression), c’est avec raison, avons-nous dit, que la nature a créé d’abord sur la première vertèbre (atlas) deux cavités (cavités des apophyses articulaires supérieures), une de chaque côté, qui embrassent les deux proéminences de la tête (condyles de l’occipital), puis sur la seconde une apophyse montante, allongée, et qui est attachée à la tête par un ligament très-robuste (ligaments odontoïdiens. — Voy. p. 9)[1]. C’est, en effet, au moyen de cette articulation que la tête devait se baisser et se lever ; c’est au contraire par son articulation avec

  1. Le texte imprimé a subi ici quelque altération, et les traductions latines, comme l’avait déjà remarqué Daleschamps, ont un contre-sens anatomique : « Secundi autem (vertebri) utrinque unam esse apophysin acclivem ac prælongam. » Une transposition opérée dans ce membre de phrase et l’addition d’un δέ que donne B, mais à une mauvaise place, rendent le texte parfaitement