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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/45

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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.



Chapitre xii. — Pourquoi la colonne vertébrale est-elle composée d’un grand nombre d’os, et non pas seulement de deux ou trois, et pourquoi ces os doivent-ils être petits ? Ces dispositions sont exigées d’abord pour la sûreté de la moelle qui devait résider dans l’épine ; à leur tour elles entraînent une structure particulière des muscles du rachis, structure qui permet à la fois les mouvements partiels et les mouvements généraux, les mouvements obliques et les droits.


Pourquoi, au lieu d’être formée de deux ou trois os longs comme l’humérus et le cubitus au bras, comme le tibia et le fémur à la jambe, l’épine a-t-elle chez l’homme vingt-quatre os (voy. Dissert. sur l’anat.), sans compter l’os large placé à son extrémité (sacrum) et un plus grand nombre chez les autres animaux ? C’est ce que je vais indiquer, et je montrerai ici encore l’habileté de la nature en ramenant sous trois chefs tout le raisonnement : le premier, qui m’est, à ce point de mon exposition, particulièrement nécessaire, c’est que les vertèbres devaient absolument être nombreuses et petites ; le second, c’est que l’épine comprend quatre parties considérables : le cou, le dos, les lombes et l’os appelé os sacré par les uns, os large par les autres ; le troisième, c’est que dans le cou il devait y avoir sept vertèbres, dans le dos douze, dans les lombes cinq, et que l’os sacré devait préférablement être composé de quatre os.

Quant au premier chef, dont j’ai surtout besoin actuellement, savoir, que l’épine doit être composée d’os nombreux et très-petits, nous l’avons clairement démontré quand nous avons signalé (chap. iv, p. 8) la nature de la moelle et les accidents qui surviennent chez l’animal quand des vertèbres sont sorties de leur place. En effet, la nature de la moelle est analogue à celle de l’encéphale, et les symptômes que présente l’animal atteint de lésions de la moelle sont semblables à ceux qu’on voit dans les affections de l’encéphale : c’est-à-dire qu’il y a lésion du mouvement et de la sensibilité dans toutes les parties placées sous la vertèbre affectée. Personne n’ignore ces faits-là ; mais la remarque suivante d’Hippocrate[1] : « Si plusieurs vertèbres à la suite les unes

  1. Galien ne cite pas ici textuellement, il ne fait que rapporter le sens des paroles d’Hippocrate (Articul. § 46 suiv. ; t. IV, p. 196, éd. Littré). La discussion