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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/53

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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

dérivent sont tellement protégés, que le tronc ne peut être ni écrasé, ni comprimé, ni rompu, ni même lésé par les mouvements si nombreux et si considérables de l’épine ; de plus le volume de chacun d’eux est tel que l’exige la partie même qui le reçoit. Toute la route que suif le nerf, entre son point d’émergence et sa terminaison ultime, est admirablement disposée pour sa sûreté. Mais nous traiterons de toutes ces questions dans le livre suivant. Je veux seulement exposer ce qui reste à dire de l’épine, qui est le sujet du présent livre, en reprenant au point dont m’a éloigné une digression.

La moelle devant être un second encéphale (cf. chap. xi, p. 32, l. 13) pour toutes les parties qui sont placées au-dessous de la tête, et le rachis ayant été disposé pour elle à la fois comme une voie convenable et comme une protection sûre, la nature a, dans ce but, imaginé, pour les vertèbres, un grand nombre d’autres dispositions admirables, et, de plus, elle a engendré, du centre des parties postérieures, ce qu’on nomme l’épine (série des apoph. épineuses), projetant de tout le rachis cette épine, véritable rempart (cf. p. 32), qui doit d’abord subir les compressions, les contusions, les lésions de toutes sortes, avant que le mal atteigne quelqu’une des vertèbres (cf. XII, ii, iv et viii). Jusqu’aux extrémités postérieures (extrémité libre), chaque apophyse épineuse est un os : là elle se recouvre d’une couche épaisse, cartilagineuse. En effet, nous avons démontré précédemment (VII, xxi et XI, xii ; t. I, p. 515, 680) que la substance cartilagineuse est très-propre à recouvrir et à défendre les organes sous-jacents, attendu qu’elle ne peut être ni brisée, ni rompue comme les corps durs, ni coupée et écrasée comme le sont les corps mous et charnus.

D’un autre côté, elle a inséré sur ce cartilage des ligaments nerveux, larges, forts et épais (ligam. surépineux et ligam. cervical), pour protéger et relier toute l’épine, d’où il résulte que toutes les apophyses, bien qu’assez éloignées les unes des autres, constituent, pour ainsi dire, un seul corps. Ce ligament, qui fait en quelque sorte un seul corps de toutes les apophyses épineuses, permet en même temps aux vertèbres des mouvements variés. En effet, le ligament est assez résistant pour être aisément tendu par la flexion du rachis, et assez extensible pour n’être pas