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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/68

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, iii.

rieure ; au contraire, chacune de ces dispositions a été évidemment adoptée par la nature comme préférable.

C’est ainsi encore que dans la première vertèbre seule les trous [de conjugaison], par lesquels les nerfs s’échappent de la moelle épinière, n’ont pas été creusés par elle de la même façon que dans les autres vertèbres du cou (voy. chap. iv). Dans toutes celles-ci, en effet, à l’endroit où elles s’unissent les unes aux autres, se trouve sur les parties latérales (lame) le trou de conjugaison en forme de demi-cercle allongé et pénétrant intérieurement jusqu’à la moelle ; en sorte que de la réunion de ces deux demi-cercles résulte un espace assez large pour le nerf épais qui doit le traverser. La première n’a un trou semblable ni dans ses parties qui s’articulent avec la deuxième vertèbre, ni moins encore dans les parties supérieures qui s’articulent avec la tête (voy. p. 62), l’art qui a présidé à la conformation des animaux ayant ici encore pourvu avec soin et veillé à ce que tous les nerfs issus de la moelle fussent garantis d’une lésion, qui aurait atteint d’abord les nerfs eux-mêmes et de plus les vertèbres, si ces nerfs fussent sortis d’une autre région. Vous pouvez ici encore, en examinant les trous de conjugaison, considérer combien il était préférable pour les vertèbres d’être seulement percées en cet endroit, et combien en même temps il en résultait de sécurité pour les nerfs. En effet, comme les trous sont situés sous les racines des apophyses montantes et des apophyses descendantes, ces trous eux-mêmes et les nerfs qui les traversent sont protégés de toutes parts et ne sauraient être établis ailleurs plus convenablement. Se porter en arrière des apophyses n’eût pas été une position sûre pour les nerfs eux-mêmes, obligés par là de parcourir un long trajet avant d’arriver aux parties antérieures de l’animal, et dénués de toute protection. Les placer plus en avant qu’ils ne sont, aurait nui aux vertèbres qu’on aurait dû percer de trous trop profonds, aurait affaibli le ligament vertébral et aurait incommodé les organes situés dans ces régions du rachis. Or aucune de ces considérations n’est à dédaigner ni à négliger pour un sage Créateur.

En effet la lésion d’un nerf occasionnée par les dangers que ferait courir le trajet serait préjudiciable aux parties antérieures de l’animal, puisqu’elles devaient à la fois participer à la sensation et au mouvement. Si les vertèbres eussent été percées à l’en-