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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/69

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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.

droit où elles ont le plus d’épaisseur, et où elles s’insèrent l’une sur l’autre, la sécurité de leur emboîtement serait par là nécessairement compromise, comme si l’on perçait un mur de trous larges et nombreux. Le ligament qui les unit, ligament qui devait offrir une certaine résistance, comme nous l’avons dit précédemment (XII, xv, p. 42), et ainsi que nous le dirons plus tard (chap. iii, p. 60), deviendrait lui-même tout à fait faible ; car il ne conserverait plus sa continuité dans toute l’étendue du rachis, mais il serait pour ainsi dire déchiré et éraillé en une multitude d’endroits, comme il le serait actuellement s’il lui arrivait quelque chose de semblable. Les parties situées en avant sur les vertèbres sont, au dos, certaines veines qui alimentent le thorax, la plus grande de toutes les artères (aorte) et l’œsophage ; aux lombes, la portion inférieure de l’artère précitée, la portion de la veine cave située en cet endroit, et les grands muscles nommés psoas ; au cou se trouvent les muscles fléchisseurs de la tête et la portion supérieure de l’œsophage. Aucune de ces parties énoncées qui sont énumérées plus haut (XII, x et xiii, p. 28 et 37) et qui occupent la région antérieure du rachis ne pouvait être transportée ailleurs avec avantage. La nature donc, dans son admirable prévoyance, à l’endroit où se terminent les parties latérales (lames) des vertèbres, a fait sortir les nerfs de l’épine, afin de leur épargner toute lésion, afin aussi d’éviter un affaiblissement au système du rachis, de ne pas rompre la continuité des ligaments, et de prévenir les risques qu’auraient courus les nerfs dans un trajet long et périlleux. La région qui leur est actuellement attribuée est parfaitement sûre, attendu que la nature oppose comme un rempart les apophyses articulaires ascendantes et descendantes.

Aux lombes, c’est par cette région qu’il faut commencer, puisqu’elle a des vertèbres et des apophyses considérables, si vous examinez l’une des apophyses descendantes qui, disions-nous précédemment (XIII, ii, p. 49-50), en se terminant par un fort ligament, procure un avantage non médiocre aux apophyses ascendantes qui constituent les articulations, vous trouverez qu’elle n’offre pas cette seule utilité, mais que bien plutôt elle a été disposée en vue du nerf au moment où il s’échappe de la moelle. En effet, étendue derrière le nerf, elle lui sert véritablement de rempart et de protection contre le choc des corps quelconques ;