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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/80

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, vi-vii.

travers les muscles, et vient, en suivant la racine des côtes elles-mêmes, se ramifier dans les organes voisins du rachis ; puis, en suivant les convexités de chaque côte, elle se distribue dans les parties qui entourent le thorax, et aussi, en s’approchant du sternum, aux parties adjacentes. Si donc toutes les parties placées au-dessus du thorax devaient tenir leurs nerfs de la moelle du cou qui est proche, si toutes les parties du thorax devaient les tenir de la moelle du dos qui est également proche, si le diaphragme était la seule des parties inférieures qui dût recevoir ses nerfs du cou, et si toutes ces parties ont reçu leurs nerfs à travers les vertèbres susdites, le cou devait se terminer là, et après lui la nature devait commencer à fabriquer le thorax. C’est donc avec raison que chez l’homme, le singe et les autres animaux de nature analogue, le cou est composé de sept vertèbres. Nous avons démontré (VII, i, t. I, p. 524 suiv.) ses deux utilités, l’une selon nous, relative à la création du larynx, l’autre concernant les animaux à longues jambes qui, recueillant sur terre leur nourriture, suppléent à l’absence de mains par la longueur de leur cou. Mais nous ne traitons pas actuellement de ce sujet.

Chez l’homme et les animaux analogues, le cou est à bon droit formé de sept vertèbres ; en effet, cette longueur est très-convenable pour le larynx, et toutes les parties pour lesquelles il valait mieux recevoir leurs nerfs de la moelle du cou, reçoivent ce qui leur suffit. Dans nos Commentaires Sur la voix (voy. t. I, p. 380, note 2), nous avons démontré que le larynx, organe principal de la voix (voy. VII, v, t. I, p. 465, et la note 2 ; voy. XVI, iv, et Dissert. sur l’anatomie), nécessairement situé au cou, s’allonge évidemment dans le moment où il est tendu, et qu’il prend des proportions si exactes en arrivant au dernier degré de flexion, qu’il ne laisse aucune place vide et qu’il ne heurte pas les os placés au-dessus et au-dessous de lui, en haut la mâchoire inférieure, en bas la clavicule.

Comme toutes les parties du corps ont des dimensions parfaitement proportionnées entre elles, le thorax doit avoir une capacité convenable, non pas en ce qui le concerne seulement, mais encore eu égard aux autres parties. Si donc nous avons suffisamment démontré (VI, ii, t. I, p. 380 et notes 2 et 3. — Cf. Dogmes d’Hipp. et de Plat., II, iv) que ni la respiration, ni la voix ne sauraient