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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.

exister sans le thorax, et que d’abord le cœur et avec lui le poumon ont besoin de son secours, la nature a dû, en construisant le thorax, avoir en vue ces quatre résultats : la voix, la respiration, le volume du cœur, le volume du poumon. Vous pouvez d’abord considérer le volume du poumon qui ne pouvait être ni plus considérable, ni moindre qu’il n’est à la division de la trachée-artère ; car tant qu’elle avance en se divisant, elle doit être jusqu’à sa terminaison entourée par la chair du poumon (cf. VII, iii ; t. I, p. 458 suiv.). La trachée a donc eu la largeur et la longueur convenables pour la respiration et la voix, comme l’indique l’œuvre elle-même[1]. La production du poumon suit pas à pas celle de la trachée, et la grandeur du thorax dépend de celle du poumon ; or, puisqu’il était mieux que toute sa capacité fût remplie par cet organe, comme il a été démontré dans les livres sur la respiration, vous reconnaîtrez que le cœur a aussi dans la poitrine une position et une grandeur convenables, pour peu que vous vous rappeliez ce que nous en avons dit précédemment (VI, ii et xxi ; t. I, p. 379 et 453).


Chapitre vii. — Que les vertèbres augmentent de volume depuis le cou jusqu’au sacrum. — De l’utilité de l’os sacrum. — Des nerfs lombaires et sacrés. — Récapitulation.


Que le thorax ait la grandeur convenable, cela ressort de ce que je viens de dire ; que les vertèbres doivent aussi augmenter peu à peu de dimension, cela encore a été démontré précédemment (XII, xiii, p. 37). C’est un procédé qui paraît admirablement observé par la nature, car toujours les vertèbres inférieures sont plus grandes que les vertèbres superposées, de façon à porter celles-ci sans peine et à être à leur tour portées, sans les incommoder, par celles qui suivent. Le thorax demandait douze vertèbres ainsi

  1. Ailleurs (Comm. IV in Epid. VI, § 24 ; t. XVIIb, p. 201-2) Galien dit : « J’ai démontré dans mon traité Sur la voix qu’une forte voix n’était pas possible si on n’inspirait pas rapidement une grande quantité d’air ; or, cela a lieu quand la trachée et le larynx sont largement ouverts. Nous avons dit aussi, dans le même traité, que si tout le thorax est large, on a non-seulement une forte voix, mais encore prolongée, comme est celle des crieurs publics, lorsqu’ils crient ce qu’on appelle le pied (espèce d’édit).