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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/84

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, viii-ix.

sont propres, elle offre une structure semblable dans les parties semblables, et une structure spéciale et différente pour les parties spéciales. Les conditions communes sont qu’elle a une substance semblable à celle de l’encéphale, et qu’elle est le principe des nerfs. Les conditions particulières sont que l’encéphale enveloppé par un os immobile a des pulsations et par conséquent des mouvements, tandis que la moelle entourée de vertèbres mobiles n’a pas de mouvements. C’est donc avec raison qu’à la moelle et au cerveau, il a été donné également deux membranes, l’une pour relier leurs vaisseaux et maintenir leur substance qui est si molle, l’autre pour les protéger et les garantir contre les os qui les entourent ; c’est aussi avec raison que ces os mêmes les ont enveloppés comme une palissade, comme un mur capable de recevoir sans en être endommagé, les chocs des corps qui auraient pu les diviser, les contondre et les blesser d’une façon quelconque.

Voici maintenant les particularités qui les distinguent : l’encéphale ayant un battement, la dure méninge (dure-mère) en est assez éloignée pour lui permettre de se dilater ; la moelle n’ayant pas de battement, la dure membrane s’unit avec la mince (pie-mère) sans laisser aucun intervalle. D’autre part, comme il n’existe point de mouvement apparent dans les os de la tête, et qu’il en existe un puissant dans ceux du rachis, l’encéphale n’a pas extérieurement d’autre enveloppe que la dure-mère, tandis que la moelle a cette troisième tunique nerveuse, épaisse et forte, que nous mentionnions tout à l’heure (p. 71). En effet, comme la moelle suit les flexions, les incurvations et les extensions[1] successives du rachis, elle eût été bientôt brisée, si elle n’eut été entourée d’un semblable tégument. Une humeur visqueuse lubrifie cette tunique et aussi le ligament qui rattache les vertèbres, comme elle lubrifie toutes les articulations, la glotte, le larynx, le canal urinaire (office rempli aux yeux par la graisse), en un mot tous les organes destinés à un mouvement continuel qui souffriraient du dessèchement et perdraient leur action (cf. I, xv ; VII, xvii ; X, xi ; XI, x ; t. I, p. 139, 510, 511, 635, 636, 674, 675 ; et XIV, xi. Cf. aussi Gal. Comm. III in lior. De artic., § 30, t. XVIIIa,

  1. Καὶ κυρτοῦσθαι καὶ ἐκτείνεσθαι, B. Les deux premiers mots manquent dans vulg., qui a τείνεσθαι.