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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/149

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HISTOIRE DU CANADA.

capables d’apprécier les motifs qui m’ont porté à accepter cette charge. Frappé de ces impressions avec une pleine confiance dans votre zèle, dans votre loyauté, dans votre connaissance locale des intérêts publics et privés j’ai patiemment suivi vos délibérations… Vous, messieurs du conseil législatif, vous n’avez pas trompé mes espérances, et je vous prie d’accepter mes remercimens pour le zèle et l’assiduité que vous avez montrés dans ce qui concernait plus particulièrement la branche de la législature à laquelle vous appartenez. C’est avec un véritable regret que je ne puis vous exprimer, à vous, messieurs de la chambre d’assemblée, la même satisfaction ni la même approbation sur le résultat des travaux auxquels vous avez passé un temps si précieux, ou sur les principes qui vous ont guidé et qui sont consignés dans vos journaux. Vous avez pris en considération les documens que j’avais fait mettre devant vous, et vous avez voté une partie des sommes requises pour le service de 1819 ; mais vous avez basé vos appropriations comme le font voir les procès-verbaux du conseil, sur des principes qui ne peuvent être constitutionnellement admis, et ce conseil les a en conséquence rejetées ; de sorte que le gouvernement se trouve maintenant sans ressources nécessaires pour le maintien de l’administration civile malgré l’offre et l’engagement volontaire pris par l’assemblée envers sa Majesté par sa résolution du 13 février 1810. »

Comme Craig, le duc prit, comme on voit, la liberté de complimenter une chambre et de blâmer l’autre. Cette liberté qui ne se prend dans les pays indépendans que dans les temps de trouble et de révolution, peut se répéter dans les colonies où les conséquences mettent plus de temps à venir, quoiqu’elles n’en sont pas moins inévitables.

Le duc de Richmond ne vécut pas assez longtemps pour voir l’effet de sa conduite, et mourut convaincu que la tranquillité publique était assurée pour longtemps. Il écrivait à lord Bathurst que les habitans étaient contens de leur constitution et que l’on pouvait dépendre sur eux si les États-Unis nous attaquaient. En arrivant à Québec, il avait visité le Haut-Canada ; il y retourna après la session pour examiner plus attentivement les moyens d’améliorer les communications intérieures et d’en fortifier les positions militaires, sujet qui occupait toujours l’attention de