Aller au contenu

Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
HISTOIRE DU CANADA.

aux assemblées publiques, ont manqué de respect au représentant de leur souverain. »

Le résultat des élections et cet ordre général annonçaient la détermination de chaque parti de persister dans la voie qu’il avait prise. Mais rien n’était d’un plus dangereux exemple que ce mélange de discours civiques et de devoirs militaires où tout esprit politique doit disparaître.

Les chambres se réunirent le 20 novembre. Sur l’ordre de l’huissier, l’assemblée se rendit dans la salle du conseil législatif, où le président l’informa que le gouverneur lui ferait part des causes de la convocation après qu’elle se serait choisi un président, et qu’elle eût à le présenter le lendemain à deux heures à son approbation. M. Papineau fut proposé par M. Letourneau et M. Vallières de St. Réal par le solliciteur général Ogden. Après quelques débats la chambre se partagea. Trente neuf membres votèrent pour M. Papineau et cinq seulement pour M. Vallières. Cette division annonçait que le parti de l’administration était réduit à rien dans l’assemblée, parce que quelques uns des membres qui avaient appuyé la candidature de M. Vallières, étaient contre le gouvernement.

Le lendemain l’assemblée se rendit au conseil avec son président qui informa le gouverneur assis sur le trône du choix qu’elle avait fait. Le président du conseil répondit aussitôt que son excellence le désapprouvait au nom de sa Majesté, et qu’elle eût à retourner dans la salle de ses séances pour en faire un autre, et le présenter à son approbation le vendredi suivant ; qu’ensuite elle lui communiquerait les dépêches qu’elle avait reçues de Londres sur les affaires publiques. Ce résultat n’était pas inattendu. Le Spectateur de Montréal disait le 7 novembre : « La gazette du château regarde le président de la chambre d’assemblée comme l’organe de la conciliation… est-ce la conciliation avec son excellence ? Quelle conciliation peut-on espérer d’une administration qui depuis sept ans viole les lois, viole les droits constitutionnels du pays ? Qui a travaillé à faire tourner les ministres anglais contre nous, qui a juré une guerre éternelle à nos droits, qui a déshonoré et diffamé le lieutenant gouverneur Burton, qui a refusé de communiquer des documens nécessaires sur des sujets importans, qui a insulté, calomnié,