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HISTOIRE DU CANADA.

loi volontairement et avec plaisir. Il étendra toujours sa protection paternelle à toutes les classes ; et le conseil législatif peut être certain qu’il ne manquera pas d’assurer à toutes les droits et les libertés constitutionnelles qu’elles possèdent par leur participation aux institutions britanniques. » En même temps le gouverneur fit informer le conseil que le ministre était d’opinion que son président n’avait point de double vote ; mais que ce n’était qu’une opinion et que le parlement impérial seul avait droit de régler la question.

La compagnie qui s’était formée à Londres pour coloniser les townships de l’est préoccupait les Canadiens depuis quelque temps. Ils croyaient qu’elle leur était hostile, et qu’elle allait s’emparer des terres d’avance pour les en exclure par le haut prix qu’elle demanderait et les autres obstacles qu’elle mettrait dans leur chemin. C’était bien là en effet le but d’une partie des membres, mais pas de tous. La chambre passa encore une adresse au roi à ce sujet, pour le prier de n’accorder ni terres, ni charte, ni privilèges à cette association. Le conseil législatif vota aussitôt une contre adresse. N’étant plus retenu par le gouvernement dans les bornes de la circonspection comme auparavant, ce corps faisait maintenant une opposition ouverte à la chambre en servant de rempart à l’exécutif. L’assemblée ayant en votant les subsides refusé ou diminué certains items et réduit la somme demandée de £54,000 à £47,000, il rejeta aussitôt le bill en motivant son refus dans une série de résolutions. L’assemblée demanda encore que le bureau des postes fut placé sous le contrôle de la législature coloniale, et déclara qu’au lieu de chercher à tirer un revenu de ce département, l’on devait plutôt diminuer les droits de port sur les journaux surtout, et employer le surplus du revenu, s’il y en avait un, à étendre les communications postales.

Les chambres furent prorogées le 4 avril, après une session de près de cinq mois. La discussion des grandes questions qui occupaient la chambre depuis si longtemps, se porta au dehors. La population anglaise s’assembla en différentes parties du pays pour désapprouver la conduite de l’assemblée et pour prier l’Angleterre de maintenir la constitution intacte : c’était ce que l’on devait attendre. Elle devait soutenir le conseil législatif qui