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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/232

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HISTOIRE DU CANADA.

d’hui par le peuple, vient nous parler du gouvernement monarchique de l’Angleterre, quand des changemens sont permis à ses habitans, si grands par leur commerce, leurs institutions, et les progrès qu’ils ont fait faire à la civilisation, aux arts et à la liberté sur tout le globe ; et quand cette nation veut introduire de nouveaux élémens de bonheur, en demandant la réforme de l’aristocratie, et en augmentant la force du principe démocratique dans son gouvernement. Le système vicieux qui a régné dans les colonies, n’a fait que donner plus d’énergie au peuple, pour se rendre républicain : c’est ce qui a été le cas dans les états du nord de l’union. Dans les colonies du milieu, quoique les institutions y fussent plus républicaines et plus libérales, le peuple y a été le dernier à se révolter. »

M. Neilson proposa un amendement tendant à faire déclarer « que comme la dépêche du ministre des colonies du 9 juillet 1831, en réponse aux adresses de la chambre du 16 mars précédent, contenait une promesse solennelle de coopérer avec elle au redressement des principaux abus, c’était le devoir de la chambre de travailler dans l’esprit de cette dépêche, à la paix, au bien-être et au bon gouvernement du pays suivant la constitution ; que la dépêche du bureau colonial communiquée le 14 janvier dernier, confirmait les mêmes dispositions ; que l’on devait s’occuper de l’amélioration du pays, de l’occupation des terres, des lois de propriété, de l’indépendance des juges, de l’administration de la justice, de la responsabilité des fonctionnaires, des comptes publics et de la réduction de toutes les charges inutiles. »

« Les résolutions de M. Bedard portent atteinte, dit-il, à l’existence du conseil législatif, d’un corps constitué comme nous, par l’acte de 91 ; elles mettent en accusation le gouverneur en chef qui forme aussi une autre branche de la législature ; elles refusent formellement de subvenir aux dépenses de la province, et comportent un procédé injurieux contre la mère-patrie, c’est-à-dire contre son secrétaire colonial. Il n’est pas nécessaire de dire que je ne puis voter pour elles. La constitution en tout pays est la règle de conduite pour toutes les parties et la sauve-garde de la liberté de chacun. Du moment qu’on l’attaque on ébranle les passions. Nous nous trouvons dans des circonstances différentes de celles des pays où il y a eu des changemens. En Angleterre