Aller au contenu

Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
238
HISTOIRE DU CANADA.

Canadiens, qui s’étaient toujours empressées de recevoir les émigrans des îles britanniques comme des frères, sans distinction d’origine ni de croyance ; la chambre ne voulait introduire dans le pays que les droits dont jouissaient les habitans de l’Angleterre ; le défaut le plus grave dans la constitution était la nomination du conseil législatif par la couronne, au lieu d’être électif comme elle l’avait demandé l’année précédente, parce que la constitution et la forme du gouvernement qui convenaient le mieux à cette colonie, ne devaient pas se chercher uniquement dans les analogies que présentaient les institutions de la Grande-Bretagne, dans un état de société tout-à-fait différent du nôtre. Ce n’était pas le plus libre régime colonial dans les anciennes colonies, qui avait hâté leur séparation, puisque la Nouvelle-York dont les institutions étaient les plus monarchiques dans le sens que le comportaient la dépêche de M. Stanley, avait été la première à refuser d’obéir à un acte du parlement impérial, et que le Connecticut et le Rhode-Island avec des institutions purement démocratiques furent les derniers à entrer dans la confédération des États-Unis. L’acte des tenures devait être révoqué et le vote de toutes les dépenses publiques laissé à la chambre ; la partialité dans la distribution des charges publiques était portée au comble loin de diminuer, puisque sur une population de 600,000 habitans, dont 525,000 d’origine française, 47 fonctionnaires seulement les moins rétribués appartenaient à cette origine, tandis que 157 appartenaient à l’origine britannique ou aux 75,000 habitans qui restaient de la population. La négligence du bureau colonial à répondre aux adresses de la chambre, la détention du collége de Québec par le militaire, les obstacles opposés à l’établissement d’autres colléges, le refus de rembourser à la province les £100,000 de la défalcation de M. Caldwell étaient encore signalés avec la foule d’abus déjà exposés tant de fois dans les précédentes adresses. La chambre et le peuple, continuaient-elles, appuyée sur la justice, devaient être assez forts pour n’être exposés à l’insulte d’aucun homme quelqu’il fût ni tenus de le souffrir en silence. Dans leur style, les dépêches de M. Stanley étaient insultantes et inconsidérées à un degré tel que nul corps constitué par la loi même pour des fins infiniment subordonnées à celles de législation, ne pouvait ni ne devait les tolérer… ces dépêches étaient incompa-