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HISTOIRE DU CANADA

hasarder à prédire toutes les conséquences qui résulteraient de cette conduite.

Ce dénouement donna un nouvel élan à l’agitation. L’on recommença à s’assembler pour approuver la majorité de la chambre et se rallier aux associations de réforme de Québec et de Montréal. Une adresse de sept cents électeurs de Québec fut présentée à M. Papineau vers la fin de la session pour approuver sa conduite, adresse qui amena la résignation d’un des représentans de cette ville, M. Caron, parce qu’elle comportait une censure contre sa conduite opposée à celle de M. Papineau depuis les 92 résolutions. Quelques-uns attribuèrent cette démarche au mécontentement que lui causait la faveur qu’on faisait alors à M. Bedard en le nommant juge. Dans les colonies peu d’hommes sont au-dessus de pareilles faiblesses, mais pour M. Caron, ces bruits devaient être mal fondés, car sa conduite n’avait pas cessé un moment d’être uniforme et constante.

Depuis quelque temps le parti libéral dans les deux Canadas avait des communications encore plus fréquentes qu’auparavant, et les chefs travaillaient activement à coordonner leurs mouvements. La majorité des membres de l’assemblée du Haut-Canada se rallia même un instant au parti de M. MacKenzie ainsi que le conseil exécutif de sir Francis Bond Head. À Londres l’activité de M. Roebuck ne se lassait point. Discours dans les communes, articles dans les journaux et dans les revues,[1] pamphlets, il ne perdait pas une occasion de plaider notre cause.

Cependant les ministres voyant l’effet qu’avait eu la communication des instructions tronquées de la commission, chargea Lord Gosford tout en lui recommandant d’agir de concert avec sir Francis Bond Head, de réunir les chambres de nouveau pour leur en communiquer la totalité, ce qu’il fit sans changer les opinions de l’assemblée, qui déclara qu’elle voyait avec regret et une vive douleur que les vices de nos institutions politiques étaient demeurés les mêmes, qu’on maintenait le conseil législatif, qu’on ne faisait aucune réforme administrative et que les autorités exécutives et judiciaires étaient combinées en faction contre les libertés publiques.

Après cette réponse peu satisfaisante on s’ajourna.

  1. London Review et autres.