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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/277

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HISTOIRE DU CANADA

armes contre notre auguste souveraine à marcher contre ses armées victorieuses ? »

« De notre côté, ajoutait l’évêque de Québec, pendant les désastres dont quelques parties de cette province ont été le théâtre, nous avons à l’exemple de Moïse, conjuré le Seigneur de ne point perdre son peuple et son héritage ; et aujourd’hui nous avons, ainsi que vous, le bonheur de voir que ce Dieu de bonté a écouté favorablement nos humbles prières. »

Mais si le calme se rétablissait dans le Bas-Canada, le Haut était menacé à son tour de la révolte. M. W. L. MacKenzie avait levé l’étendard de l’insurrection à Navy-Island à deux milles au-dessus de la chute de Niagara, où il s’était réfugié avec un corps de mécontens et d’Américains. Dans le district de Londres quelques rebelles erraient çà et là ; ils ne purent tenir cependant longtemps la campagne ; un parti fut mis en déroute dans ce district même ; un autre fut défait à Amherstburgh, et M. MacKenzie lui-même fut obligé plus tard d’évacuer son île après avoir subi un bombardement de plusieurs jours ; de sorte que bientôt la paix se trouva rétablie dans le Haut comme dans le Bas-Canada. Il rôda bien encore il est vrai une partie de l’hiver des bandes d’Américains et de rebelles sur les frontières des deux provinces sous les ordres de MacKenzie, du Dr. Robert Nelson et autres ; mais dans l’intérieur elles restèrent tranquilles, et chaque fois que ces bandes voulurent les envahir, elles furent repoussées jusqu’à ce que le gouvernement des États-Unis intervint et fît cesser ces déprédations en réunissant des forces suffisantes sous les ordres des généraux Scott et Brady, pour faire observer les lois de la neutralité partout.

Ailleurs, dans le Nouveau-Brunswick, dans la Nouvelle-Écosse, tout était tranquille. À la première nouvelle des troubles du Canada, le peuple s’était assemblé et avait rassuré le pouvoir. L’un des chefs du parti libéral de la Nouvelle-Écosse, M. Howe, écrivait : « Quoique je n’éprouve aucune sympathie pour la faction officielle du Bas-Canada, et que je haïsse et méprise aussi fortement que vous, les hommes et les mesures qui dans toutes les provinces de l’Amérique Septentrionale, ont excité de l’opposition et des plaintes,… je partage jusqu’à un certain point depuis quelque temps les soupçons qui règnent, je vous