Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
HISTOIHE DU CANADA.

travail fatigant et difficile fut exécuté avec promptitude par les voltigeurs du major de Salaberry. Les voyageurs de la Compagnie du nord-ouest s’organisèrent en troupes légères, et d’autres Canadiens formèrent un bataillon de chasseurs.

Pendant ce temps là, les Américains montraient sur cette frontière comme sur celle du Haut-Canada, beaucoup d’hésitation dans leurs mouvemens. Il n’y avait encore eu que quelques petites escarmouches, lorsque le général Dearborn fit mine enfin de se mettre en mouvement.

Le major de Salaberry qui commandait nos avant postes, s’était fortifié à rivière Lacolle. Le matin du 20 novembre, avant le jour, une de ses gardes avancées fut assaillie par 1400 fantassins et quelques cavaliers, qui avaient traversé la rivière par deux gués à la fois ; mais en voulant la cerner, ils se fusillèrent entre eux dans l’obscurité, ce qui détermina aussitôt leur retraite. Au premier bruit de leur mouvement, le colonel Deschambault avait reçu ordre de traverser le St.-Laurent et de marcher sur l’Acadie avec les milices de la Pointe-Claire, de la rivière du Chêne, de Vaudreuil et de la Longue-Pointe. Une partie de celles de la ville de Montréal à pied et à cheval était passée à Longueuil et à Laprairie, enfin toute la milice du district s’était mise en mouvement pour marcher sur le point attaqué. Soit que le général Dearborn fut intimidé par tous ces mouvemens, ou qu’il n’entra pas dans ses plans d’envahir le Canada pour lors, il ne songea plus qu’à se retirer dans ses quartiers d’hiver à Plattsburgh et à Burlington à l’approche de l’hiver. Ce début n’était pas brillant pour les armes des Américains.

Sur mer ils soutinrent mieux l’honneur de leur pavillon. L’Angleterre n’avait rien à craindre d’eux sur cet élément, et ce fut là précisément où elle se laissa enlever quelques lauriers. La frégate américaine la Constitution, de 44 canons, commandée par le capitaine Hull, enleva la frégate anglaise, la Guerrière de 38 canons après une demi-heure de combat, et lui avoir tué et blessé le tiers de son équipage. Le Warp, de 18 canons, captura aussi un brig de 22 canons après un choc de trois quarts d’heure, pour tomber cependant entre les mains d’un 74, le même jour avec sa prise.

Le commodore Decatur montant la frégate, Les États-Unis,