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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/175

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COMPARÉE.

Passons à l’histoire de son adversaire.

Georges Léopold Cuvier naquit, en 1779, à Montbelliard, qui alors appartenait encore au duché de Wurtemberg. De bonne heure il se familiarisa avec la langue et la littérature allemande ; son goût prononcé pour l’histoire naturelle le mit en rapport avec le savant Kielmeyer, et cette liaison continua malgré les distances qui les séparèrent. Je me rappelle avoir vu, en 1797, des lettres de Cuvier adressées à ce naturaliste. D’admirables dessins, représentant l’organisation de quelques animaux inférieurs, étaient intercalés dans le texte. Pendant son séjour en Normandie, il travailla à la classe des vers de Linnée, et se fit connaître ainsi des naturalistes de Paris. À la sollicitation de Geoffroy-Saint-Hilaire, il vint se fixer dans la capitale, et tous deux se réunirent pour publier en commun des ouvrages didactiques, qui avaient pour but d’établir une bonne classification des mammifères (11). Un mérite tel que celui de Cuvier ne pouvait rester long-temps inconnu ; aussi fut-il appelé, en 1795, à faire partie de l’École centrale de Paris, et de la première classe de l’Institut. En 1798, il publia, à l’usage des Écoles centrales, ses tableaux élémentaires de l’histoire naturelle des animaux. Nommé professeur d’anatomie comparée, il embrassa d’un seul regard l’ensemble de la science, et ses leçons, claires et brillantes tout à la fois, excitèrent un enthousiasme général. Après la mort de Daubenton, Cuvier le remplaça au Collége de France, et Napoléon, appréciant sa capacité, le nomma commissaire au département de l’instruction publique. C’est avec ce titre qu’il parcourut la Hollande, une partie de l’Allemagne, et tous les nouveaux départements de l’empire, pour examiner les écoles et les maisons d’enseignement. Je ne connais pas le rapport qu’il fit à cette occasion ; mais je sais qu’il n’a pas craint de proclamer la supériorité des écoles allemandes, com-