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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/460

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NOTES.

Sauriens trouvés à l’état fossile vers les confins maritimes de la Basse-Normandie, 1831)

Note 11, p. 157.

Voici quelle fut l’origine des liaisons de Geoffroy-Saint-Hilaire avec Cuvier ; c’était en 1795, ce dernier habitait en Normandie le château de Fiquainville ; lui, le comte d’Héricy, propriétaire de cette habitation, le prince de Monaco et d’autres grands propriétaires de la contrée allaient chaque soir assister dans la ville voisine, Valmont, aux séances d’une prétendue société populaire où ils avaient soin qu’on ne parlât que d’agriculture. Sur ces entrefaites, le vénérable doyen de l’Académie des sciences, M. Tessier, que les persécutions révolutionnaires d’alors avaient porté dans les armées et qui s’y trouvait caché sous le titre et avec l’emploi de médecin d’un régiment, tenait garnison à Valmont ; il apprend qu’on s’y réunit le soir pour des causeries sur la culture des champs, il se rend à cette réunion et finit par y parler si pertinemment des matières en discussion, qu’il est promptement reconnu pour l’auteur des articles Agriculture de l’Encyclopédie méthodique ; il eut, pour cela, à faire à la sagacité du secrétaire de la société, M. Cuvier, qui s’en ouvrit à lui ; mais les articles Agriculture étaient signés l’Abbé Tessier ; c’était cette qualité d’abbé, que l’ancien usage faisait prendre aux pensionnaires tonsurés de la caisse des économats, qui l’avait rendu suspect à Paris. Me voilà reconnu, s’écria douloureusement le célèbre agronome, et par conséquent perdu. — Perdu ! reprit vivement Cuvier ; non, vous allez être au contraire l’objet de nos plus tendres empressements. Cet entretien aboutit à une liaison intime, et peu après, M. Tessier, le compatriote de M. Geoffroy, l’ami de sa famille et le guide de son enfance, le mit en tiers dans cette intimité. Il pria Cuvier de lui communiquer ses manuscrits et celui-ci lui répondait : « Ces manuscrits, dont vous me demandez la communication, ne sont qu’à mon usage et ne comprennent sans doute que des choses déjà ailleurs et mieux établies