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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/242

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BOTANIQUE.

mais il est en partie lacinié et transformé à ses pointes et à ses bords en pétales rudimentaires, mous, étendus et colorés. Preuve évidente de l’affinité du calice et de la corolle.

43.

L’analogie de la corolle avec les feuilles caulinaires se fait sentir de plus d’une manière ; on voit chez plusieurs plantes des feuilles colorées plus ou moins long-temps avant la floraison ; d’autres se colorent entièrement lorsqu’elles sont dans le voisinage de la fleur (22).

44.

Quelquefois la nature forme immédiatement la corolle sans passer par l’intermédiaire du calice, et alors nous pouvons constater que des feuilles caulinaires se changent en pétales. Sur les tiges des tulipes, par exemple, on voit assez souvent un pétale solitaire presque entièrement coloré ; ce qui est plus remarquable encore, c’est lorsqu’un tel pétale présente une moitié verte qui reste fixée à la tige, et l’autre colorée qui s’élève vers la fleur, d’où il résulte que la feuille se trouve déchirée par le milieu.

45.

L’opinion qui veut que la couleur et l’odeur des pétales soient dues à la présence du pollen, est des plus vraisemblables. Il ne se trouve probablement pas encore épuré, mais mêlé et dissous au milieu d’autres fluides, et les belles variétés de couleur que nous observons font naître l’idée que la matière qui remplit les pétales est à un haut degré de pureté, mais n’atteint la dernière limite que lorsqu’elle nous paraît blanche, c’est-à-dire incolore.