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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/253

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BOTANIQUE.

origine est la même que celle des autres parties. Nous désignons plus spécialement ici ces enveloppes que la nature a faites pour contenir les graines qui ne sont pas nues, ou plutôt pour développer par la fécondation dans l’intérieur de ces péricarpes une plus ou moins grande quantité de graines. Peu de mots suffiront pour prouver que la structure de ces enveloppes peut s’expliquer par l’organisation des parties examinées jusqu’ici.

75.

C’est la métamorphose rétrograde qui de nouveau appelle ici notre attention sur cette loi de la nature. Ainsi l’on remarque souvent dans les œillets (fleurs si connues et si recherchées justement à cause de leurs dégénérescences) que les parties normales de l’ovaire se changent en folioles semblables à celles du calice, et que les styles diminuent de longueur dans les mêmes rapports ; il y a plus, on a vu des œillets où l’ovaire s’était métamorphosé en un calice parfaitement caractérisé, et dont les divisions portaient à leurs extrémités des traces du style et du stigmate. Au dedans de ce calice une nouvelle corolle plus ou moins complète se développait à la place des graines.

76.

La nature a en outre révélé par des créations régulières et constantes la fécondité que recèle la feuille. Ainsi dans le Tilleul, une feuille, modifiée il est vrai, quoique nullement méconnaissable, porte sur sa nervure moyenne un petit pédoncule au sommet duquel sont attachés les fleurs et le fruit. Une espèce de Ruscus[1], où les fleurs et les fruits naissent sur la feuille, est aussi très remarquable (29).

  1. Ruscus aculeatus.