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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/254

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BOTANIQUE.

77.

La fécondité des feuilles caulinaires est plus grande encore et je dirais presque prodigieuse dans les frondes des fougères. En vertu d’une force intrinsèque, et peut-être même, sans la participation des deux sexes, elles développent et répandent un nombre infini de graines ou plutôt de germes capables de produire de nouveaux êtres, et une seule feuille peut rivaliser en fécondité avec une plante parfaite et même avec un grand arbre.

78.

Si toutes ces observations sont présentes à notre esprit, nous ne méconnaîtrons pas dans les enveloppes des fruits, en dépit de la variété de leur forme, de leur destination, et de leur soudure, la structure foliacée. Le follicule par exemple n’est qu’une feuille repliée sur elle-même et qui s’est collée sur ses deux bords, les siliques sont formées de deux feuilles, et enfin les ovaires composés s’expliquent par l’adhérence de plusieurs feuilles réunies autour d’un point central, dont la partie interne est restée béante tandis que les bords externes se sont soudés. Les faits sont là pour prouver ces théories. Quand ces capsules composées s’ouvrent à leur maturité, chacun des carpelles se montre à nous sous la forme d’un follicule. Dans les différentes espèces du même genre, de semblables phénomènes ont lieu régulièrement. Ainsi les capsules de la Nigella orientalis sont composées de follicules rassemblés autour d’un axe, et seulement à moitié soudés entre eux, tandis que dans la Nigella damascena, ils sont réunis en totalité (30).