racines des bourgeons. Cette idée complète la théorie de Goethe en ce qu’elle démontre l’existence de la racine sur le compte de laquelle il ne s’explique pas dans sa métamorphose ; celle-ci n’est plus un organe â part, mais une tige modifiée par le milieu qu’elle habite, et les lois de polarité qui régissent tous les êtres.
Ce fait paraît maintenant hors de doute. Les bois très durs comme l’ébène sont imperméables à la sève : dans les arbres creux, la partie centrale pourrit sous l’influence des agents physiques qui la décomposent sans que la végétation de l’arbre soit interrompue. M. Turpin a vu dans les pays chauds des troncs d’Acajou (Swietenia mahagoni) que les racines adventives du Clusia rosea avaient fait périr en les étreignant fortement, et dont le bois était dur et bien conservé, quoique l’arbre fût réellement mort. Tout cela tend à prouver que le bois parfait ne doit pas être considéré comme une partie vivante de l’organisme.
On sait maintenant que les tubercules de pommes de terre sont des renflements de rameaux souterrains, et que les véritables racines n’en portent jamais. En buttant les pommes de terre, les agriculteurs font une heureuse application de ce principe, puisque cette opération a pour résultat d’enterrer les branches inférieures de la plante. Voyez la planche III : quant aux carottes, aux raves, aux radis, on sait, grâce aux travaux de M. Turpin, que ce sont des tiges dont le premier mérithalle est renflé et qui appartiennent à l’axe ascendant du végétal.
Cette opinion est généralement répandue en Angleterre, en Normandie, en Danemarck, et cependant il y a bien des