Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/35

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IV


À quelques jours de ces visites, Mme Arnould recevait de Versailles un beau paquet aux armes du Roi : messieurs les gentilshommes de la chambre la rendaient informée que la Reine venait d’admettre sa fille dans sa musique particulière, et que la surintendance de sa maison lui en envoyait le brevet officiel. Dans le même paquet et sous la môme enveloppe était la nomination de Mme Arnould à une des places de demoiselle de la musique de la chambré de la Reine, aux mêmes appointements et honoraires que sa fille : cent louis. Bientôt, second paquet de messieurs les gentilshommes de la chambre. Celui-ci était une lettre de cachet par laquelle Sophie était attachée, par ordre exprès du Roi, à la musique de Sa Majesté, et particulièrement à son théâtre de l’Opéra. Sur cela, Mme Arnould fondit en larmes et courut chez Mme de Conti demander main-forte contre le trop de bien que le Roi voulait à sa fille. Mme de Conti prit Sophie, et tombant chez son amie, l’abbesse de Panthémont : « Je vous amène, lui dit-elle, cette jeune personne dont messieurs les gentilshommes de la chambre veulent faire une actrice, chose que je ne veux pas ; cachez--