Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/45

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Il devient, comme nous Pavons déjà dit, le flambeau de la semaine. »

En mars, le Mercure rendait ainsi compte de la Provençale : Mlle Arnould a chanté la Provençale avec les grâces ingénues de son âge. Elle n’a dans ce rôle qu’un seul morceau de distinction. C’est le monologue (« Mer paisible… ») où elle a mis toute l’expression qu’il demande. La preuve du plaisir qu’elle y fait est l’affluence qui l’a suivie jusqu’au Carême. »

Enfin, la même année, le Mercure célébrait encore la nouvelle chanteuse dans ces deux articles :

« Le rôle de Vénus qui est dans le 4e acte de l’opéra d’Énée et Lavinie, a été chanté, le vendredi 15 avril, par Mlle Arnould. C’est son coup d’essai dans la tragédie. Le public a vu avec grand plaisir qu’elle n’y était pas déplacée. Aussi lui a-t-on accordé des applaudissements aussi sincères et en aussi grand nombre que ceux qu’elle avait déjà obtenus dans l’ariette et dans la pastorale. »

« Le mardi 13 avril (1758), Mlle Arnould a joué pour la première fois le rôle de Lavinie. Son succès a été complet. Le tragique paraît même le genre qui lui convient le mieux. C’est du moins celui où elle a paru dans le plus beau jour. Ses gestes sont nobles sans fierté et expressifs sans grimaces. Son jeu est vif et animé et ne sort