Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/46

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point de la belle nature. Cette excellente actrice s’est déjà corrigée en partie d’une sorte de lenteur qu’elle mettait dans la scène, et qui ne peut tout au plus convenir qu’à l’ariette. Le mauvais exemple l’avait séduite. Nous l’invitons à ne s’écouter qu’elle-même, si elle veut approcher de plus en plus de la perfection.

« Un si grand succès nous dispenserait presque de dire que Mlle Arnould n’a plus quitté le rôle, qu’elle a ramené le public à l’Opéra, enfin qu’elle a embelli Énée et Lavinie d’une apparence de nouveauté. »

Et encore en août le Mercure revenait sur ce rôle de Lavinie : « Mlle Arnould l'a joué avec cette intelligence, cette noblesse, ces grâces naturelles et touchantes dont le public est enchanté. Il est heureux qu’elle ait risqué ce que lui inspirait la nature, avant que d’être intimidée par tous les petits préjugés de l’art. Modèle en débutant, elle ranime la scène lyrique et semble communiquer son âme à celles qui ont la modestie et le talent de l’imiter. »


VIII


À quelque temps de là, Collé écrivait que Sophie était devenue la reine de l’Opéra, et il ajoutait : « Je n’ai point encore vu, dans la même