Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/57

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mise sous la protection de M. de Saint-Florentin. Lauraguais pesta, jura, éclata en malédictions, et finit par une vengeance de gentilhomme : l'envoi à Sophie d’un contrat de deux mille écus de rente viagère, dans lequel Mme de Lauraguais — c’est bien peu probable, — avait eu la générosité d’entrer, au nom de son admiration pour le talent de la chanteuse.

Sophie était passée des tournements de l’amour au calme d’une liaison d’intérêt, des violences de Lauraguais aux tendresses tranquilles d’un homme d’argent fort honnête et fort sensible, M. Bertin, qu’elle cherchait à consoler des infidélités de Mlle Hus. Les choses s’étaient passées avec l'étiquette et la noble cérémonie qu’on mettait à ces choses en ce temps. M. Bertin avait fait des démarches convenantes auprès de son prédécesseur. Sophie avait reçu les magnifiques épingles que de tels marchés rapportaient alors[1] ; le divorce avec Lauraguais était promulgué dans le foyer de l’Opéra.

    accoucheur dans l’intention de me disséquer moi-même. Permettez donc que je me mette à l’abri de votre bistouri encyclopédique.

  1. M. Bertin aurait payé les dettes de Sophie, marié une de sœurs, et fait des dépenses évaluées à 20.000 écus.