Page:Grenet, Mémoire sur les moyens de conserver la pomme-de-terre sous la forme de riz ou vermicel, 1794.djvu/36

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lir leur objet ; et c’est ainsi qu’on peut faire sur-le-champ un siphon avec une lisière de drap. L’abbé Nollet, dans l’ait de ses expériences, n’a pas dédaigné d’entrer dans de semblables détails.

(10) On peut encore user d’un autre moyen que j’ai moi-même pratiqué. Le voici : Faites construire dix-huit à vingt petits cadres avec des règles ou tringles minces, soit en bois blancs, soit en lattes i ardoise ou voligée de hêtre (elles n’ont besoin de n’avoir qu’un pouce à quinze lignes de large, si ces cadres, comme les miens, n’excèdent pas vingt-un pouces de long sur dix-sept). Clouez ou collez sur ces cadres, de cette toile claire dont on se sert ordinairement pour le papier de tenture, ce qui vous formera une espèce de filet : l’air filtrerait moins aisément sous une toile plus serrée. Chacun de ces cadres sera percé aux quatre coins d’un trou, pour pouvoir y passer aisément une moyenne ficelle. La première tablette du bas sera retenue par des nœuds, et celles qui seront placées successivement en dessus et à une distance de deux à trois pouces, peuvent l’être par quatre grosses épingles enfoncées dans l’épaisseur de la ficelle. Enfin ces quatre liens n’en formeront plus qu’un seul, qui sera passé dans une poulie, assujettie solidement au plancher par un tirefond, pour pouvoir enlever ou descendre cet appareil à volonté. On peut également se servir d’un poids comme pour suspendre une cage, une lanterne, etc.

Toutes ces tablettes, rangées les unes sur les antres, ainsi qu’on le voit dans la figure (a), sont, comme on le devine aisément, faites pour soutenir des caisses de papier à petits rebords, chargées légèrement de vermicels de pomme-de-terre. On suspend le tout au milieu d’une chambre inhabitée, ou plutôt en face d’une croisée ouverte, et le seul courant d’un air sec et chaud suffit pour opérer, en deux à trois jours au plus, leur entière dessication, en les remuant une fois, comme cela a été recommandé précédemment.

On peut multiplier ces séchoirs autant de fols qu’il y a de croisées dans la pièce ; et comme Il faut, en quelque sorte, être assuré d’avoir deux jours de suite un tems sec, il ne sera pas hors de précaution de consulter les instrumens météorologiques, et particulièrement l’hygromètre. Tout le monde sait que l’on peut en construire facilement un à peu de frais, avec une corde à boyau, un crin, un cheveu, etc.

Ces séchoirs portatifs, dont je dois l’invention à mon frère, peuvent également servir l’hiver, avec cette différence qu’au lieu de les suspendre en face d’une croisée ouverte, on les placera auprès d’un tuyau de poêle, j’en ai fait l’expérience avec succès.