Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/238

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d’être connu de vous, mais aussi vrai qu’il y a un Dieu, la tumeur reviendra.

« A ce moment Sax appela son commis pour lui donner un ordre et lui remettre quelques papiers. L’ordre donné et les papiers remis, l’inventeur se retourna du côté du médecin étranger et lui dit :

« — Je vous demande pirdon, monsieur, de vous avoir interrompu, veuillez reprendre vos observations.

« — Ça ne vous fait rien, bien sûr, monsieur Sax ?

« — Ça ne me fait rien, dit Sax.

« — Je vous disais donc que la tumeur reviendrait un beau jour au moment où vous vous y attendrez le moins : les ganglions repousseront avec une nouvelle force, et, cette fois, monsieur Sax, aucune médecine, pas plus la médecine européenne que la médecine indienne, pas plus les grands docteurs que les empiriques ne vous sortiront de là ! Ah ! croyez-le bien, je vous en prie, je vous en supplie même, croyez-le, vous n’êtes pas guéri et vous êtes plus près de la crise fatale que jamais.

« — Et que voulez-vous que j’y fasse ? demanda Sax.

« — Malheureusement, il n’y' a rien à faire : il n’y a qu’à vous résigner... Ça ne vous fait rien, n’est-ce pas, que je vous dise ça ?

« — Ça ne me fait rien, répondit Sax sur le même ton de voix et avec la même insouciance.

« — Ah ! que vous me faites plaisir en me répétant cela ! j’aurais été si malheureux de vous faire de la peine !

« Et le médecin se retira lentement en disant encore, mais à demi-voix : « Ah ! oui, je suis bien heureux que ça ne vous fasse rien, ce que je vous dis là. »

«Et entre autres personnes qui assistaient à cette scène d’un comique si funèbre, nous citerons MM. Viel, Mareuse, et notre savant compositeur, Georges Kastner.

« Une autre fuis, Sax reçut la visite de trois médecins, qui, sans doute, s’étaient réunis (l’union fait la force) pour bien