Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/264

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taient parfaitement d’occuper les dix-neuf pages du compte rendu ; mais ces raisons ne me font pas trouver bonne cette mention : « Le mémoire de M. Batailhé (sur l’insalubrité des hôpitaux), trop étendu pour être reproduit intégralement au compte rendu, et, par sa nature, peu susceptible d’analyse, est renvoyé à l’examen d une commission composée de MM. Rayer, Velpeau et J. Cloquet. »

Les coniques, les surfaces orthogonales et autres choses de ce genre, sont bien plus importantes que la question de la salubrité des hôpitaux, au moment où on bâtit un hôpital aussi insalubre que possible. Donc, place aux coniques, aux surfaces orthogonales, lignes de courbure, intégrales, choses qui pressent, qui sont à l’ordre du jour, dont la société ne peut pas se passer un seul moment, dont les lecteurs du compte rendu sont excessivement affamés. Quant aux malades, on aura toujours le temps de s’en occuper.

Je ne saurais trop m’associera ces paroles de M. Jeunesse :

« Il faudrait ne pas être de son siècle pour ne pas aimer les mathématiques... Et, cependant, nous l’avouons sans détour, c’est avec un véritable effroi que nous voyons les solutions des questions géométriques absorber une vaste étendue des comptes rendus de l’Académie des sciences, alors que les solutions ne sont pas accompagnées d’applications pratiques. »

Mais que voulez-vous ? les académiciens ont cette passion ; je la leur pardonnerais encore s’ils ne l’employaient pas comme ils appliquent les lois scientifiques, pour combattre le progrès.

L’académicien triomphe complètement quand il vous écrase sous une masse de calculs, de chiffres, de formules algébriques. Il est sûr de lui : jamais on ne pourra dire qu’il s’est trompé ; il est infaillible.

— Je vais vous prouver par les chiffres que cela ne peut avoir lieu, dit-il.

— Est-ce bien sûr ? peut-on lui demander.