Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

alors que la Convention décrétait que la patrie était en danger, consacrait toutes les ressources de la science à lui procurer de nouvelles armes.

N’en est-il pas de même de Chaptal, de Conté, dont les travaux furent sans cesse dirigés vers un but utile ?

Ah ! c’est qu’alors le titre de savant n’était pas une sinécure et que la Convention n’admettait pas que l’Académie fût un lieu de repos. C’est sous cette impulsion que Delambre, mesurant les deux fameuses bases de Melun et de Perpignan, et devenant ainsi un des fondateurs du système métrique, a laissé son nom à la postérité.

Si d’Alembert s’était renfermé dans ses études géométriques, qui les connaîtrait maintenant ? Mais il devient un des créateurs de l’Encyclopédie , et alors son nom est conquis à l’immortalité.

A quoi Franklin doit-il sa gloire, comme savant ? A ce que tandis que les autres se lançaient dans des théories sur l’électricité météorologique, lui dédaigna ce sujet qui ne devait apporter aucune conséquence utile pour réaliser l’idée du paratonnerre, objet pratique, devant rendre de grands services à l’humanité : et c’est pour cela que lui, Franklin, ancien apprenti, pauvre diable s’il en fut, ignorant si vous voulez, vous éclipse.

Geoffroy Saint-Hilaire ne doit la popularité de son nom qu’à ses travaux, ses efforts, ses tentatives pour organiser sur de larges bases l’acclimatation des animaux et végétaux étrangers.

Croyez-vous donc que je ne préfère pas le colonel Siebold qui a passé quarante ans dans de continuels efforts pour propager en Europe les merveilles végétales de l’Orient à quelque savant bourré d’X ?

Qui a rendu les grands noms de médecins si célèbres, c’est que partout à leur science s’est jointe la pratique : c’est que non-seulement on les a vus dans leur chaire, mais encore à l’hôpital.