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impériale Polytechnique, de resserrer à jamais par son enseignement les nœuds qui doivent unir les sciences spéculatives et les arts appliqués.

Ce sut un spectacle nouveau dans l’histoire moderne des sciences, de voir des hommes dont les noms se plaçoient naturellement à la tête de l’Europe savante, descendre des hauteurs de leurs spéculations, pour se livrer à toutes les pratiques des arts, créer des artistes, des savans et des officiers, partager leur temps entre les méditations, les expériences et les fatigues de l’enseignement, et transporter, en un mot, dans leur vie et leurs habitudes, l’activité à laquelle jusque-là leur pensée seule avoit été accoutumée.

Cette heureuse influence s’est propagée : c’est à elle que nous devons cette destination plus active que l’on remarque parmi les savans qui, de nos jours, appliquent eux-mêmes le savoir à tout ce qui est utile, et prouvent, par des résultats, les avantages de l’étude à cette partie du public qui n’en connoîtra jamais les charmes, et qui n’en apprécieroit pas autrement l’utilité. On les voit dans les carrières de l’industrie, de l’administration, de l’instruction publique ; ils se montrent dans les camps, dans les ateliers, et par-tout ils joignent à l’éclat de la science celui des services rendus à l’Etat.

Cet aspect du monde savant n’appartient qu’à l’époque où nous vivons : cette observation est une de celles qui lui fait le plus d’honneur.

Je me félicite de ce que la présence, ici, de M. l’Examinateur, m’a fourni l’occasion d’en faire la remarque.

Les jeunes gens qui m’écoutent, et qui sont venus pour concourir, n’ont pas du se dissimuler que le titre qu’ils ambitionnent, devient tous les ans plus recherché, plus disputé, et, je dois le dire, plus difficile à obtenir. C’est donc avec cette conviction, jeunes Elèves, que vous avez dû vous préparer à cet Examen, qui fait lutter ensemble des rivaux de toutes les parties de la France. Vous serez d’abord interrogés sur les Mathématiques ; elles forment la base de l’instruction requise pour être admis à l’École Polytechnique ; elles sont l’instrument admis à l’Ecole Polytechnique ; elles sont l’instrument élémens aura suffi pour vous donner une idée des nombreuses applications que l’on peut faire de cette belle science, dont les propriétés sont si universelles, qu’elles semblent participer de celles de l’étendue qu’elle mesure.

La Géométrie aura, la première, fixé votre attention ; elle vous aura intéressés par la variété de ses combinaisons et l’évi-