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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/112

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92 LITTDRATURE ITALIENNB proprement comme le point de départ de la littérature ita- lienne, mais plutét comme le foyer ou viennent converger et se fondre toutes les énergies poétiques éparses dans la vie italienne du Moyen Age. La ferveur avec laquelle sont étudiés tous les pro- blemes relatifs a l’<1zuvre de Dante a permis d’éclaircir [ bien des points obscurs, concernant ce qu’on est con- venu d’appeler la << genese » du poeme. Celle-ci a été envisagée sous deux aspects différents : d’une part on s’est appliqué a mettre en relief les dispositions morales et psychologiques de Dante, qui ont favorisé l’éclosion et le développement d’un germe fécond dans son esprit; de l’autre, on a passé en revue les diverses sources aux- quelles il a puisé, ou du moins les influences extérieures qui ont contribué a donner E1 la Divine Comédie sa forme définitive. Le dernier chapitre de la Vita Nuewa fait allusion en termes mystérieux li une cc admirable vision », apres laquelle Dante prit la résolution de ne plus chanter Béatrice, jusqu’au jour ou il serait en mesure de cr parler dignement d’elle ». Ce qu’était cette vision, le poete ne le dit pas; mais il est assez naturel de penser qu’elle se rapportait a la grande muvre qu’il entreprit en effet plus tard a la gloire de sa dame. On a meme supposé que cette vision devait avoir les plus grandes ressemblances avec l’apparition de Béatrice dans le Paradis Terrestre (Purgat., ch. XXX), lorsque, descendant du ciel au milieu rl`ur>e pluie de fleurs, celle-ci vient au-devant du poete repentant, le fait rougir de ses fautes, et se met en devoir de l’initier aux plus profonds mysteres de la foi. Il va sans dire que, des le premier moment, peu dlannées apres la mort de Beatrice, la scene ne put étre concue dans tous ses détails telle qu'elle fut écrite dix 0u quinze