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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/130

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110 L1*1"1‘1§.nA*rUm; ITALIENNE C’est des hauteurs du ciel des étoiles fixes, au milieu des esprits triomphants, que Dante pousse ce soupir ému vers le petit coin de terre, a la belle bergerie ou il avait dormi agneau » (Parad., XXV); et ce retour de sa pensée et de son cceur vers Florence, tant de fois maudite ailleurs, en dit long sur l’obsession de cet espoir, auquel il ne renonca jamais. Parmi les nombreux épisodes ou les épreuves de l’exil sont prédites au poete, le plus explicite et le plus beau est son entretien, dans le ciel de Mars, avec son trisaieul Cacciaguida. Celui-ci, apres avoir rappelé at Dante l'ori- gine de sa famille, trace un tableau plein de saveur des muzurs simples et rudes de l’ancienne Florence, satire indirecte, mais sanglante, des générations nouvelles; puis, sur une question de son petit-fils, il lui dévoile ce qui jusqu’alors ne lui a été annoncé qu’%1 mots couverts, 2.1 savoir les causes de son exil, et surtout les douleurs qu'il devra supporter Z Tu lascerai ogni con diletta Piu caramente... Tu proverai si come sa di sale Lo pane altrui, e com’ é duro calle Lo scendere e il salir per l’altrui scale i; puis ce seront ses démélés avec la << compagnie mau- vaise » des autres exilés, et l’orgueil de sa solitude un peu farouche : a te {ia bello Averti fatta parte per te stesso *. 1. a Tu quitteras tout ce que tu aimes le plus tendrement;... tu éprou· veras quelle saveur amere a le pain d'autrui, et combien il est dur de gravir et de descendre 1'escalier de son prochain. » (Parud., XVII, 55 et suiv.) 2. u Ce sera ton honneur de t’étre fait un parti pour toi seul. » (Ibid., 68-69.)