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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/142

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122 LlTT}§RATURE ITALIENNE quart du xvi' siecle, comme le dernier terme d°une évolu- tion qui embrasse pres de deux siécles, période infiniment féconde et glorieuse, h laquelle convient a merveille-le nom de Henaissance‘. Ce qui se réveille alors dans l’ame et dans le cmur des Italiens, par réaction contre le mysticisme de la pensée mécliévale, c’est l`amour de tout ce qui est terrestre, c’est l’iutérét pour tout ce qui est humain. Les promesses ou les nienaces d’une autre vie ne cessent pas, du jour au lendemain, de préoccuper les esprits; mais elles ont moins de prise sur les émes, parce que l’heure présente parait bonne E1 vivre pour elle-méme : est-il si nécessaire ou méme si raisonnable, se dit-on, de fermer nos yeux et de refuser nos cmurs a toutes les joies positives que le monde nous prodigue? On a parfois soutenu que l’admi- ration indiscréte de la Renaissance pour l’antiquité avait ramené les ltaliens E1 une conception toute paienne de la vie; rien n`est moins juste. C`est leur attachement ins- tinctif at la réalité qui, prenant un nouvel cssor, leur apprend ii vivre par les sans plus que par l’esprit; leur paganisme no sort pas des livres, mais plutét des ames, et c’est lui qui donne aux générations nouvelles une intel- ligcnce plus exacte et plus pleine des auteurs anciens : chacun éprouve une surprise, qui fait aussitét place au ravissement, en retrouvant chez les classiques des hommes tres semblables at nous, des hommcs qui ont su tirer le maximum de joies de cette vie a réelle » at laquelle on aspire; chacun reconnalt en eux des amis auxquels on tend la main par-dessus les siécles, et dont on écoute les leqons avec une sorte de ferveur et d°exaltation. Cette intimité nouvelle avec les anciens donna nais· i. Voir ci-dessus, l’lntroduction, p. 6 at suiv.