Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/151

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mas cnnms Pnécunsizuns mz LA n1;NAxssANcE 131 térité, il suit plutot l’exemple de Cicéron; au recueil monumental de sa correspondance il {aut ajouter soixzmte— sept épitres en vers, dont Horace lui a fourni le modele, et douze églogues virgiliennes. Certains traités de longue haleine ont un caractere tout personnel, comme le dia- logue, en trois livres, De contemptu mundi, intitulé aussi Secrelum, parce que l°auteui·, ·qui y retrace la grande crise morale de sa maturité (vers 1342-1343), ne le desti- nait pas —— du moins l’z1l`firme-t-il — a la publicité; il {aut encore citer quelques ouvrages purement ascétiques : De vita solitaria, De ocio religiosorum, De remediis ulriusque pzrtunae. On congoit que Pétrarque ait passé auprés de ses contemporains pour l’homme le plus savant de son siécle, le digne émule des plus fameux écrivains anciens. Cette opinion était justifiée. Lecteur infatigable, il posséda de l’antiquité classique une connaissance qui n’a sans doute plus été dépassée. Ne sachant pas le grec, il s’était du moins procuré, vers la fin de sa vie, une mediocre traduction d`Hon1ére qu'il déchiH`rait patiem- ment dans ses loisirs d’Arquh. Il avait peu a peu réuni une bibliothéque considérable, unique pour son temps; au cours dc ses voyages, et grace E1 des amis qu’il avait ·intéressés at ses recherches, il était a l’afl`1‘1t de tous les livres rares, et c'est ainsi qu’il eut la joie de tirer de l’0ubli plusieurs oeuvres de Cicéron. S’il ne pouvait achetcr un manuscrit, il le faisait copier nu le copiait lui~ méme; ses amis savaient qu’auUun genre de ciadeaux ue lui était plus agréable. Pétrarque n’eut pas seulement de l’antiquité une con- naissance plus étendue que ses prédécesseurs; il la comprenait, il la jugeait tout autrement qu’eux. Sans doute Dante et plusieurs cle ses contemporains avaient uimé les ancieus cl’un amour presque égal; le Padouan: