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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/155

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mas csnms pnrécunsnuns mz LA mmsrsssxciz 135 méme; c’est le portrait d’une ame en proie a la passion, au doute, au remords, pleine de contradictions, capable de généreux élans et de faiblesses, douée d’ailleurs d’une merveilleuse clairvoyance pour lire en elle—méme, pour s’observer et s’analyser. Si donc on tenait in voir dans ces vers un roman d’amour, ce ne saurait étre qu’un roman tronqué, dont on ne nous présente qu’un seul person- nage. Par compensation, ce personnage est supérieure- ment analysé; car, en dehors méme de ses sentiments amoureux, nous sommes initiés a ses émotions patrio- tiques, at son culte de la gloire, a ses amitiés, a ses préoccupations religieuses. On ne peut douter qu’a l’origine la passion de Pétrarque pour Laure n’ait eu un caractere sensuel : la vertu ou la froideur de la dame réussirent a contenir une a1·deur qui fut peut-étre indiscrete; mais Laure ne repoussa jamais définitivement des hommages qui, sans doute, ne lui déplaisaient pas. Ainsi ballotté entre ces dédains et ce qu’il prenait pour des avances, Pétrarque souffrit cruellement dans son amour, qui était profond et sincere : l’expression de ses espérances, de ses joies, de ses déceptions et de ses plaintes forme la matiére princi- pale de ses chants. Peu a peu cependant d’autres· pensées, d’autres amours aussi, se partagérent le cccur de Pétrarque, et sans doute la passion tres vive des pre- mieres années fit place a un sentiment plus pur et plus idéal. Néanmoins le poéte ne fut jamais infidéle a celle qui lui était apparue comme le type parfait de la beauté, comme l’image accomplie du bonheur que peut donner l’amour. En vain voulut-il faire de sa << Laure » le sym- bole de ce a laurier » poétique dont il ceignit son front, de cette gloire dont il fut si épris : rien ne pouvait arra- cher de sa pensée que ce bonheur dont il avait eu la