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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/157

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Lss cnnms Pnécunsnuas mz LA nuxnssaxcn 137 qu’au ccnur, et reste essentiellement femme. La conver- sion ai laquelle elle conduit le poete n’est pas cclle d’un mystique ou d`un illuminé, mais d’un croyant que les passions terrestres n’ont jamais cessé de troubler, et qu’il l`aut calmer A force de sourires et de caresses. La sensibilité et l’imagination de Pétrarque font donc passer sous nos yeux une série de tableaux ou chaque lecteur peut retrouver quelque chose de ses inquiétudes et de ses réves. Il n’en faudrait peut-étre pas davantage pour justilier-le succes persistant de ces sonnets et dc ces canzoni depuis cinq siécles et demi. Mais il y a autre chose encore : Pétrarque a été un merveilleux artiste, et les Rime sont une admirable cnuvre d’art. Peut-étre A cet égard est-on exposé a se laisser tromper par certaines apparences, et par le dédain, peu sincere, avec lequel le poéte a parlé de ces a bagatelles », Nous n’avons pas ici sous les yeux un journal poétique, ou auraient été enregistrées au jour le jour, sous la dictée des événements, les impressions d’un amant malheureux ou d`un chrétien tourmenté par le remords : ce recueil de vers est une cnuvre longuement méditée, patiemment retouchée, ou rien n’est laissé aux hasards de l’improvi- sation. Avant 1350, Pétrarque sans doute n’avait jamais songé at réunir ses cr poésies éparses » ’ pour les publier. Mais a partir de cette date, et jusqu’A sa mort, il reprit ses brouillons, les classa, les corrigea, les Ht recopier ou les recopia lui-méme dans un ordre déterminé, excluant maintes compositions, en ajoutant de nouvelles, sans réussir pourtant a donner A son céuvre une forme qu’il considérét comme définitive. Les poésies sont divisées en 1. u Rime sparse n, tel est le titre qu’il semble avoir voulu donner A son livre, A en juger par le premier sonnet; le titre latin Rerum vulga- rium fragmmta revient aussi A cela.