Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/158

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138 Lxrrénsrunu ITALIENNE deux parties, de longueur fort inégale, dont la seconde seule est entierement achevée. Elle comprend les pieces relatives a la conversion du poete, écrites sous l’empire de Ia pensée de la mort, la plupart, mais non toutes, apres la mort de Laure‘. Comme cette inspiration était celle qui, apres 1350 surtout, répondait le mieux aux préoccupations intimes et constantes de Pétrarque, les poésies qui en relevent sont celles qui présentent le plus d’unité; la belle canzone a la Vierge en forme la con- clusion logique. La premiere partie n’a pas une signification aussi nette. Outre que Pétrarque n’a pas achevé d’en classer les dernieres pieces, on ne saisit pas bien de quels prin- cipes il s’est inspiré pour disposer ses matériaux. L’ordre chronologique n`est pas suivi avec rigueur; par endroits, sont groupées des poésies se rapportant a une méme inspiration; ailleurs, peut-étre, certains contrastes ont été recherchés. Mais ce qui ne parait pas douteux, c’est que Pétrarque a délibérément éliminé de son recueil toutes les pieces dont il aurait eu a rougir pour des rai- sons faciles a comprendrc : des amours de sa jeunesse, il a voulu qu’un seul surnageat, le plus pur et le plus profond de tous. Laure se dresse sans rivales au milieu du sanctuaire poétique élevé a sa gloire. (Euvre de mure réflexion, et non de passion spontanée, les Rime renferment donc une analyse minutieuse de tous les sentiments du poete : on sent qu’il se complait dans l’observation de lui-meme, et qu’il détaille avec amour les plus fugitifs aspects de son a moi ». Il lui arrive 1. Le piece qui ouvre la seconde partie est la belle canzone I' vo pemando, contreirement A le division adoptée dans la plupart des édi· tions modernes, pour lesquelles on e invente une division en quatre parties, qui n'est pas de Pétrarque.