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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/203

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LE xv= siiacu: ·16s réduit ses adversaires en bouillie, ia l’aide d’un simple battant de cloche, déracine des sapins pour mettrg a la broche des éléphants et autres gros gibiers, qu`il dévore en entier, sauf` la téte et les pattes; puis il meurt de la morsure cl’une écrevisse au talon. Au cours de ses voyages, il rencontre une espéce de demi—géant, Margutte, gourmand, voleur, blasphémateur et débauché, incarnation cynique et bouil`onne des sept péchés capi- ’ taux, et dont les tours pendables mettent Morgaute en joie. Lorsque Margutte vient ia mourir, dans un acces de gaité incoercible — il créve de rirel — le bon Morgante pleure son << cher ami », désolé surtout de ne pouvoir présenter a Roland ce charmant compagnon. L’épisode de Margutte, répandu d’ab0rd séparémeut par l`imprimerie, est une création de Pulci; le poete y a déployé at son aise cette verve trueulente qui fait de lni le précurseur direct de Rabelais. Une autre invention de Pulci est plus originale encore. Le poeme qu’il avait d’abord pris pour base cle son Morgante étant inachevé, il y adupta tant bien que mal, en guise de dénouement, le récit du désastre de Roncevaux, dont il existait déja an italien de nombreuses rédactions; mais il a développé cette partie de son poeme avec plus d’amplenr et d`indé- pendance. Il a voulu que Renaud assistat a la bataille; et comme ce paladin se trouvait en Orient avec Ricciar- detto, deux diables, Astarotte et Farfarello, entrent dans le corps des coursiers qui raménent ces chevaliers en Espagne. C’est nne chevauchée folle, une galopade l`an— tastique a travers l`Asie, l’Afrique et l’Espagne; Renaud n’a pas le temps de s’ennuyer, non seulement paree que le voyage est court, mais aussi parce qu’Astarotte est un diable obligeant et un causeur fort aimable : théologien consommé, il cite l’Ecriture, parle de Dieu avec respect