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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/209

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LE xv¤ sxécuz 189 la vallée du P6, a Mantoue, ou il fit jouer en 1499 une sorte de tragédie tirée d’un conte de Boccace (Décaméron, xv, 1), et surtout a Ferrare ou il obtint du duc Hercule quelques maigres emplois. Les cours de Ferrare et de Mantoue ont joué un role capital dans I’histoire de la Renaissance. A Ferrare les princes de la famille d’Este unissaient une cruauté qui allait parfois jusqu’a Ia barbarie, a un amour sincere des arts et des lettres. Hcrcule I", qui fut duc de 1474 a 1505, y apportait peut—étre plus de passion et de vanité que de sureté de gout; mais ses enfants doivent étre comptés parmi les mécénes les plus éclairés de leur temps. Les plus rares qualités de l’esprit et du cceur se trouvaient réunies chez sa fille IsabelIe,‘devenue marquise de Mantoue en 1490, par son mariage avec Jean-Frangois de Gonzague : une forte éducation classique, une impeccable rectitude de jugement aussi bien que de con- duite — chose rare en ces cours ou régnaient habituel- lement la violence et la luxure, — une vivaéité toute féminine, une bonne grace ai}`ectueuse, dont les témoi- gnages de ses contemporains et ses propres lettres font foi, justifient I’ascendant que la marquise Isabelle exerga sur tout ce qu’iI y eut de distingué en Italie, a I’époque la plus brillante de la Renaissance. Au point de vue littéraire, les cours de Mantoue et de Ferrare pouvaient se disputer le premier rang pour I°éclat des représentations théétrales, d’abord en latin, puis peu 51 peu en langue vulgaire. Mais la palme resta bientét a Ferrare, qui eut l’insigne honneur de voir éclore les poemes les plus considérables et les plus beaux qu’aient produits le xv° et le xv1‘ siécle. Il convient de ne citer ici que pour mémoire le Ferrarais Antonio Tebaldeo (1463- 1537), poéte Iyrique qui se distingua surtout par up