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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/212

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192 rrrrénsrunz xnnxxmux avec un art tel qu’il nous présente, non des personnages rajeunis et des épisodes remis a neuf, mais tout‘un monde irréel et charmant, créé par une des imaginations les plus brillantes, les plus fécondes et les mieux réglées que cite l’histoire de la poésie : il se meut avec une aisance et une précision parl`aites au milieu d’aventures sans nombre qu’il enchevétre at plaisir, et passe sans peine et sans heurt d’une réminiscence mythologique ou virgilienne ix une description de mélée héroique ou de duels, et de lh at la grotte enchantée de la fée Morgane. Ce monde, d”ailleurs, ne ressemble plus en rien Ia celui des vieilles chansons de geste; une constatation essentielle suflit h le prouver. L’idée de la guerre sainte, soutenue par les paladins, champions du Christ, contre les inlidéles, a entierement disparu. De l’hostilité traditionnelle entre chrétiens et Sarrasins il ne subsiste qu’un pale souvenir, moins que cela, une simple étiquette servant a distinguer les deux peuples et les deux camps. Les uns et les autres s’entendent d`ailleurs le mieux du monde; ils font assaut de courtoisie, unis dans un meme culte désintéressé des vertus chevaleresques. Agramant déclare la guerre at la France pour venger une offense personnelle et par amour de la gloire; Gradasso la l`ait pour bien moins : il s’est juré de conquérir Durandal, l’épée de Roland, etBayard, lc coursier de Renaud. Roland lui-meme, pendant quo chrétieus et Sarrasins sont aux prises, adresse it Dieu une étrange priére : Pregava Iddio devotamenh Che le saute bandiere a gigli d’oro Siano abbattnte, e Carlo e la sua genie *. 1. Parts ll, c. xxx, st. 61 : e il priait Dieu avec ferveur d`abattwe les salutes enseignos qu’ornent les fleurs de lys d'or, et. Charles at wu les siens ».