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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/252

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71 239 Lirrénnuals ITALIENNK italiennes reconnaissaient leur image ldéalisée, leurs passions et leurs réves. N`aurait-on pas plaisir at voir ressuscités, lancés en de nouvelles aventures, tant de personnages familiers, que Boiardo avait abandonnés en pleine vie? Ou trouver une mutlere mieux appropriée aux bescins d`u¤ public avidc dc fictions romanesques et de beauté sourianté? L`Arioste reprit donc les héros du Roland amoureux in l’endroit ou son prédécesseur les avait laissés, et conserva au récit cette allure entre- coupée, ou la suite des divers épisodes, invariablement interrompus au point le plus palpitant, est renvoyée au moment ou on l’attend le moins : cet artifice, qui donnait au poeme plus de variété, avait l`avantage de tenir sans cesse en éveil la curiosité du lecteur. Pourtant, si l’Arioste entreprenait de continuerBoiardo, il ne s’en rendait pas esclave : son but n`était pas de reconstituer, par de savantes hypotheses, la fin du récit telle que son premier auteur pouvait l’avoir congue. I1 rattache librement les fils de la nouvelle trame aux mailles de l`ancienne, non sans en laisser tomber quel- ques-unes; en un mot, il n`accepte la succession de Boiardo que sous bénéfice d’inventaire. Si donc il faut nécessairement connaitre le Roland amoureux pour comprendre le début du Roland furieux, il n’est pas vrai que les épisodes restés en suspens, in la fin du pre- mier, aient tous une conclusion dans le second. S’étant ainsi assuré une certaine indépendance de mouvements, et la mémoire richement garnie de fables chevaleresques empruntées at ses prédécesseurs italiens, et aux compila- teurs francais de romans comme Guiron Ze Courtois ou les aventures de Tristan —- sans parler des souvenirs classiques, qui de tous c6tés assiégeaient son esprit, -— l’Arioste se mit at limuvre; et tout de suite sa pensée,