Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/271

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de la tragédie française : Scipione Maffei, Alfieri, Manzoni, Niccolini conserveront l'hendécasyllabe blanc, que le promoteur de la tragédie classique avait choisi pour sa ressemblance avec le vers grec; mais il avait d’autres mérites, insoupçonnés du Trissin : la force, la concision, la souplesse, qui devaient assurer sa fortune.

L’importance historique de la Sofonisba ressort encore de l`impulsion immédiate qu’elle donna ist lu production tragique : eu meme temps que le Trissiu, et a ses côtés, son ami Giovanni Rucellai (1475-1525) composait une Rosmunda, siiixple adaptatich, en son épisode principal, de lblntigvné de Sophocle, que traduisit intégralement, peu d’années apres, Luigi Alamanni (1495-1556); Ie méme Rucellai écrivit encore un Oreste (1525), tiré d’Q¤/zigénie en Tauride; Lcdovico Martélli démarqua l’EZectre de Sophoclé pour en faire une Tullia. Le Vice essentiel de la tragédie italienne était sun mécanisme trop extérieur, son manque de vie, sa monotonie. Quelques poetcs crurent pouvoir remédier ia cette froideur en versant dans l'horrible.

Le Ferrarais Giambattistu Giraldi Cinzic (1504-1573), théoricien distingué de la poétique de l’épopée et du drame, opéra presqiie une révolutiob avec son Orbecc/ze (1541). L`action, puremént imaginaire, ést fortement ihfluencée par la fable de Thyesté: elle a pour principal avantagc d’o{I`rir aux spectateurs, en guise de dénouc- ment, lc régal de plusieurs tétes coupées, préscntées sur un plateau, avec un récit minutieux de la boucherie, que l’auteur, arrété par les difficultés de la mise cn scene plus que par uu reste de délicatesse, a laissé faccomplir dans la coulisse. L’Of·becc/ie fit écble :des 1542, Speroni expose une histoire d’it1ceSte dans sa deplorable Canace; et jusqu’a la fin du sieclc, jt1squ’i1 la