Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/272

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252 LlTTliRATUl'sB ruunxmz Dalida de Luigi Groto (1541-1585), at l’AcrQ2anda (1591) d’Antonio Decio, at l’Irene de Vincenzo Giusti et at la Semiramide de Muzio Manfredi, ce fut une collection d`atrocités et d’actions monstrueuses, froidement combi- nées. Ces horreurs, encadrées dans de somptueuses mises en scene, obtinrent alors un succés que nous comprenons difficilement. D’ailleurs Giraldi était parti d’idées assez justes : il voulait corriger la raideur des tragedies strictement faconnées sur le type grec, en revenant a Sénéque, plus violent et plus riche en ensei- gnements moraux; un élément de variété devait résulter des sujets, inventés de toutes pieces, et aussi d’une plus grande liberté dans l’observation des régles : Giraldi ne s’eH`arouchait ni d’une action double, ni d’un dénouement heureux, et plus d’une fois il méla at ses tragédies des scenes amoureuses et des dialogues fami- liers. On a pu dire qu’il y a quelque chose de romantique dans sa conception du drame; malheureusement le talent lui a fait défaut pour la réaliser. La seule tragédie de ce temps que l'on puisse lire encore avec un certain plaisir est l’Orazia (c’est-a-dire la tragédie d’Horace) de Pietro Aretino (1492-1556). Le récit de Tite-Live y est ingénieusement découpé en actes; le dialogue a de la vivacité, du naturel, du pathétique méme, sans parler d°une certaine liberté d’allures, due sans doute au tempérament indiscipliné de l’auteur autant qu'a l`influence de Giraldi. Parmi les tragédies les mieux accueillies dans la seconde moitié du siécle, aucune ne peut retenir ici notre attention, ni celles de Lodovico Dolce (Marianne, 1565), de Pomponio Torelli (Merope, 1589; Tancredi, 1597, dont le sujet est emprunté au méme conte de Boccace que la Panfila d’A. Cammelli et qu’un Tancredi principe (1570) dc F. Asinari), cu