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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/303

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  • ronQUATo *rAsso 283

pastoral ; c`est Battista Guarini (1538-1612), qui fut attaché lui aussi, vers le méme temps, au duc de Ferrare. Son célébre Pastor fido, commencé en 1580 (date de la pre- miére édition de l’Aminta), dans l’intention de rivalisei avec le chef-d’uvre du '1`asse, fut dédié en 1585 5 Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, et publié cinq ans plus tard. Le drame est beaucoup plus long et plus touH`u que l`Amin!a, dont il conserve cependant les caractéres principaux, et l’action en est fort complexe. Myrtille aime Amarillis; mais cet amour rencontre l’opposition du grand prétre Montano qui, sur la foi d’un oracle, ·veut unir Amarillis at son Els Silvio; ce dernier, rebelle a l’amour, désespere par ses dédains Dorinda qui s’est éprise de lui, tandis que Myrtille est aimé pa1· la méchante Corisea; cette perEde réussit méme, par ses intrigues, a mettre en danger la vie d’Amarillis. Le fidéle Myrtille va mourir pour sa belle, quand Montano vient a découvrir que ce parfait amant est son Els, un Els que l’on croyait perdu depuis sa plus tendre enfance. L’oracle sera obéi at la satisfaction de tous; Dorinda méme Enit par toucher Silvio, et Corisca repentante obtient son pardon,. Guarini a savamment fondu dans cette oeuvre, at laquelle il a donné tous ses soins, les attraits de l’églogue lyrique, de la tragédie et de la comédie. Poete aussi adroit que son jeune rival (il n’a pas craint de refaire, dans son Pastor fido, un des chosurs de l’Aminta sur Page d’or, en en retournant toutes les pensées), théori- cien subtil du drame pastoral, comme Torquato du poéme hérofque, Guarini n’a pourtant ni la profondeur de sentiment ni la sincérité artistique qui ont permis at l’Aminta de défier les variations du gout. Il y a entre les deux oeuvres toute la différence qui sépare la brillante improvisation d’un jeune poete dont le génie s’éveille,