Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/324

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304 Lrrréuarunn rrnmwmz de ses dédicaces. La sincérité de l’inspiration n’est dune pas le caractére dominant de Chiabrera: il est parfois monotone et négligé, il abuse de la mythologie, et tombe souvent dans une boursouflure digne des marinistes. Cependant c’était un artiste, un chercheur, en quéte de nouveautés. Ce Ligure aurait voulu, tout comme Colomb, ouvrir at la poésie des continents inconnus; et s’il n’y a pas réussi, il lui reste l’honneur d’avoir retrouvé des modeles trop oubliés : c’est Pindare, dont il a essayé de reproduire la composition, et méme les strophes, les antistrophes et les épodes; c’est Anacréon, dont il s’est merveilleusement assimilé les sentiments et les images; c’est enfin, et surtout peut-étre, les néo-classiques de la Pléiade, avec Ronsard at leur téte. Plusieurs innova- tions, souvent heureuses, dans la métrique de l’ode sont dues at Chiabrera : il fit usage des vers de cinq syllabes, qui augmentérent la variété des rythmes, et imita ingé— nieusement les vers et les strophes classiques — l’al· caique, l’asclépiade. Pour le fond, son principal mérite a été de vouloir chanter autre chose que l’amour; malheureusement la composition pindarique est chez lui un pur artifice, et c’est dans ses canzvnelte et ses scherzi, d`inspiration mondaine et galante, destinés at étre mis en musique, que Chiabrera a déployé les qualités les plus charinantes. Ces mignardises et ces frivolités sont bien la seule poésie qui put convenir at une époque dépourvue de toute aptitude lyrique. Chiabrera y a mis une grace, une coquetterie, une harmonie, qui n’ont pas cessé de nuus plaire. Fulvio Testi, de Ferrare (1593-1646), mena l’existence agitée d’un courtisan ambitieux, activement mélé aux afl`aires publiques; il mourut disgracié, en prison. Avant de suivre l’cxemple de Chiabrera, il avait payé son tribut