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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/352

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832 LITTIERATURE 1·r.u.1zxxs objets de méme genre. L’enf`ant manifesta de bonne ` heure une grande vivacité d’esprit, a laquelle l’agrément de sa physioinomie ajoutait un charme de plus : il impro- visait avec une facilité surpreuante, et tout jeune il se livrait en public at cet exercice. C’est ainsi qu’un jour le savant Gravina remarqua cet improvisateur cle onze ans, sur une place de Rome, l’écoutn, Pemmena chez lui, le fit étudicr, et finalement l’adopta : at partir cle ce moment le petit Pietro échangea le nom de son pére naturel contre celui de Métastase, qui en était la traduction grecque.Dés quatorze ans il composa une tragédie, Giustina, tirée de l’épopée du Trissin, et en 1717 il publiait son premier volume de Poésies, contenant, outre la tragédie, des idylles épiques et mythologiques, des capitolz`, et une ode sur la féte de Noél. Ces débuts n’étaient pas entiérement rassurants: une veine moins riche et moins souple que celle de Métastase en aurait conscrvé une facheuse empreinte, car les improvisations précoces et souvent imposées — en passant par Naples en 1712, Gravina y qfit admirer son petit prodige —— ris- quaient de fatiguer ce jeune cerveau; quant E1 la rigide ' discipline classique at lnquelle il fut soumis, elle ne le destinait que trop at écrire beaucoup de tragédies comme son Giustino. Mais Métastase était de ces natures surlcs- quelles les impressions glissent sans laisser de traces profondes : il dut at Gravina une solide instruction, qui certes lui profita; mais, at la mort de son protecteur, il se hata de gaspiller son héritage et, sinon de répudier tous ses enseignements, du moins de revenir at ses tendances instinctives et at ses modéles préférés, a Ovide, au Tasse, E1 Marino. Métastase avait fait ses étucles de droit; c°est en qua- lité de clerc d’un avocat qu’il se mit a gagner a vie in