Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/353

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IJARCADIE ET 1ué·rAs·rAs1z 333 Naples, lorsque, a la suite de diverses aventures, il jugea bon de changer d’air, et s’établit dans cette ville. Son patron, l’avocat Castagnola, était un ennemi juré de la poésie : il chassait sans pitié de chez lui quiconque fai- sait des vers. Son jeune secrétaire en fit beaucoup, a la dérobée. A l`occasion d’un mariage princier, il écrivit une cc Serenata » intitulée Endimione, et en 1722 le vice-roi en personne lui commanda une cantate — gli Orti Esperidi —- pour l’anniversaire de la naissance dc Yimpératrice; mais il gardait jalousement l`anonymc. La célebre cantatrice Marianna Bulgarelli, communément appelée << la Romanina », qui interprétait le role de Vénus dans les Orti, concut une grande admiration et une curiosité non moins vive pour le mystérieux pobte : elle parvint a découvrir Métastase. Celui-ci perdit sa place, mais gagna l’amour de la Romanina : c`était unc compensation. Car dans l’entourage de la cantatrice, il se trouva en contact avec les meilleurs artistes et com- positeurs du temps : c’est la qu’il fit son apprentissage d’auteur dramatique et son éducation musicale; c’est grace aux instances de son amie enfin qu’il écrivit pour elle son premier mélodrame, Didone abbandonata, représenté 51 Naples en 1724, et qui {it aussitot le tour de tous les théatres d°ltalie. La Didon de Métastase ne posséde Pas la gravité 21 laquelle nous a habitués la tragédie. Le ton cn est plutot celui de la comédie sentimentale _: l’aventure de la reinc de Carthage est ramenée aux proportions d’un drame mondain. Nous ne'pouvons nous dél`endre d’un sourire; main le public du temps n'avuit jamain cntcndu, in l’opéra, des sentiments aussi vrais, aussi naturels, s°exprimer avec autant de sincérité et de chaleur, d’instinct scéniquc et d`harmonie; ce fut une révélation, et l'muvre demeuro